SANDRINE ELBERG
Plasticienne I Visual Artist I Photographer I Photobook Maker
Le travail photographique de Sandrine montre le résultat d’une contamination du reconnaissable par des formes abstraites. Nommée « Mémoire de l’oubli », la série présentée prend comme support des photographies argentiques vernaculaires, puisées dans les archives de l’artiste, images d’intérieurs ou de paysages, qu’elle soumet dans sa chambre noire à des réactions thermiques et chimiques dévorant l’image initiale.
Un noircissement du tirage se produit alors, l’obscurité s’abat sur les images du quotidien et des traces blanches apparaissent, naissant de cette nuit. Elles évoquent des constellations : la nuit a besoin d’étoiles pour parler d’elle. Elles évoquent aussi les rhizomes : amas de tiges souterraines se nourrissant de la pénombre, de la chambre noire elle-même, enrichissant l’image, en la détruisant, de sa matière organique. Cette série se place dans la continuité d’un long travail de Sandrine Elberg mêlant le scientifique et l’onirisme, faisant du microscopique un univers macroscopique et des visions cosmiques une exploration cellulaire.
Les traces envahissent ces images anodines comme pour dire qu’elles ont toujours été là, qu’elles sont la palpitation des profondeurs sous l’habituel, sous le langage. Les photographies sont ensuite numérisées : « Mémoire de l’oubli » n’est pas seulement la mémoire de l’inconscient, mais aussi de l’argentique, et c’est cette idée de passage qui est au centre de la démarche de Sandrine Elberg.