SANDRINE ELBERG
Plasticienne I Visual Artist I Photographer I Photobook Maker
霜降りShimofuri
Une partie du travail de Sandrine Elberg s’est focalisée sur la restitution de l’instant fugace. Au gré des circonstances et de ses rencontres, elle tente de capturer une forme d’évanescence, en particulier au regard de ses nombreux séjours au Japon. Elle sollicite ainsi un imaginaire du voyage et du déplacement, parcourant des milliers de kilomètres tout en privilégiant généralement la marche, le bateau et le train. Il en résulte un univers propice à la rêverie et la contemplation, un univers qui nous livre un témoignage personnel et mystérieux du Japon d’aujourd’hui, tel qu’il est marqué par les ambivalences et les contradictions. Si le clair-obscur agit sans doute comme révélateur technique et esthétique de ces mêmes antinomies, c’est encore son rapport à l’art du haïku qui caractérise le mieux sa démarche, ainsi qu’elle l’écrit : « J’ai associé le haïku (poème court japonais qui ne doit pas être plus long qu’une respiration) à la photographie pour mon départ sur l’archipel du Japon. Tous les deux sont liés à l’instant furtif. Mon voyage photographique et autobiographique au Japon a été inspiré et rythmé par les vers du poète japonais du XVIIe siècle, Matsuo BashŌ. […] Dans son œuvre, la recherche de la simplicité et du détachement va de paire avec une extrême fidélité à la nature. C’est ce sentiment là que j’ai voulu transmettre lors de mes chemins de divagations au Japon. Mon voyage est donc intimement lié à la poésie japonaise et à sa catharsis. »